Suggestions de lecture d’août

Suggestions de lecture d’août

FICTION

Couverture de Toxique, Samanta Schweblin (Gallimard)Toxique, Samanta Schweblin (Gallimard)

Une étrange intoxication surprend une mère et sa fille lors de leurs vacances dans le Sud de l’Argentine, portant la narratrice à réinventer les frontières de la réalité et de la perception. Entre réalisme magique et roman écologique, l’écriture de Samanta Schweblin nous contamine, s’immisant lentement jusqu’à subtilement nous hypnotiser de cette peur de perdre ceux et celles que l’on aime.
(Suggestion de Marie-Ève Blais)

Couverture de Si c'est ça l'amour, Bronwen Wallace (Les Allusifs)Si c’est ça l’amour, Bronwen Wallace (Les Allusifs)

Un recueil de nouvelles qui scrute le quotidien, là où entre la simplicité et les grands élans il n’y a parfois qu’un simple nom pour déjouer le grand amour. Avec humour et sensibilité, Bronwen Wallace propose des portraits dans lesquels les sensations sont le nerf des rencontres – où tout y est à la fois habituel et grandiose. À consommer un texte à la fois.
(Suggestion de Marie-Ève Blais)

REVUE

Couverture du nouveau numéro de la revue LQ, a.k.a Lettres QuébécoisesLe nouveau numéro de la revue LQ, a.k.a Lettres Québécoises

Pour ses quarante ans, la revue littéraire s’offre une petite cure de jouvence. L’esthétique est rafraîchie, l’accent est mis sur la critique littéraire, on ne s’en plaindra pas. Dans ce premier numéro de la nouvelle ère, l’écrivaine en «vedette» (bon, s’il faut vraiment que les écrivains soient des vedettes… Allons!) est l’incisive (pour reprendre le mot de la nouvelle rédactrice en chef, Annabelle Moreau) Catherine Mavrikakis, et on retrouve les dessins d’une de nos bédéistes chouchou, Julie Delporte, sur les pages de la fin.

Le numéro est sorti à la fin mai, mais il est encore temps de vous procurer ce numéro anniversaire. Avec plus de 30 pages de critiques (on note: Le bal des absentes de Julie Boulanger et Amélie Paquet, Peggy dans les phares de Marie-Ève Lacasse, L’imparfaite amitié de Mylène Bouchard, L’embaumeur d’Anne-Renée Caillé, Il était une fois Calamity Jane, de Natalee Caple, Les habitudes alimentaires des mal-aimés de Megan Gail Coles, Fourrer le feu de Marjolaine Beauchamp, Bec-de-lièvre d’Annie Lafleur, La maison suspendue d’Hélène Poirier, Outardes de Catherine Côté, Gamètes et Nino de Rebecca Deraspe et Le cinéma québécois au féminin de Céline Gobert et Jean-Marie Lanlo) ça donne envie de profiter de l’été pour tout lire!
(Suggestion de Stéphanie Dufresne)

ESSAI

Couverture de La couleur de la justice : incarcération de masse et nouvelle ségrégation raciale aux Etats-Unis, Michelle Alexander (Syllepse)La couleur de la justice : incarcération de masse et nouvelle ségrégation raciale aux Etats-Unis, Michelle Alexander (Syllepse)

Michelle Alexander présente et démontre, dans un essai percutant, extrêmement recherché et référencé, comment l’incarcération de masse des Noirs et des Latinos maintient la domination raciale blanche et ségrégationniste aux États-Unis. De la guerre à la drogue à la fouille automatique («stop and frisk») en passant par les peines minimales, tout est orchestré pour enfermer les personnes de couleur. L’Amérique a peut-être abolit l’esclavage, mais elle l’a remplacé par un système encore plus pernicieux qui touche un nombre encore plus grand d’afro-américain et aucun parti politique n’a vraiment tenter de stopper cette tendance.
(Suggestion de Nicolas· Longtin-Martel)

Couverture de Une colère noire; lettre à mon fils, Ta-Nehisi Coates (J’ai Lu)Une colère noire; lettre à mon fils, Ta-Nehisi Coates (J’ai Lu)

Journaliste américain de renom, Ta-Nehisi Coates livre ici à la fois un témoignage de son enfance et une lettre à son fils qui parle de la condition des afro-américains aux États-Unis en ce moment en le comparant à son enfance. Il livre de nombreux témoignages et tranches de vie personnelle qui explique comment, malgré les grands progrès dans les droits civiques depuis sa jeunesse, les personnes noires sont dépossédées de leur corps aux États-Unis et comment presque toutes les interactions avec la police ou les personnes blanches est un constant rappel de cette réalité.
(Suggestion de Nicolas· Longtin-Martel)

ZINE

C A T H A R S I S, Collectif Les Bêtes d’hier

Chaque œuvre du collectif féministe et artistique Les Bêtes d’hier est une pierre précieuse, quand elle nous tombe dans les mains, on a l’impression d’un moment de magie, comme si elle était venue nous trouver, avec intention et douceur. Il en est de même pour leur dernière production, Catharsis, qui porte sur la santé mentale et le féminisme. Témoignages, œuvres visuelles, poésie, créations littéraires se côtoient, comme autant de fragments du complexe spectre de la santé mentale. Les angles d’approche sont multiples, navigant délicatement entre réflexion critique et sensibilité : la folie, le poids des diagnostics, la régulation des émotions des femmes, l’hétéro-cissexisme psychiatrisant du DSM, la force des solidarités féminines, la folie, la guérison, les troubles alimentaires et d’importants questionnements sur l’importance et des exigences du care, entre autres.

L’objet, qui a davantage la forme d’un livre que celle des zines d’art auxquels Les Bêtes d’hier nous avaient habituées, est empreint de douceur.
(Suggestion de Stéphanie Dufresne)

BANDE-DESSINÉE

Couverture de Banana Girl: Jaune à l’extérieur, blanche à l’intérieur, Kei Lam (Steinkis)Banana Girl: Jaune à l’extérieur, blanche à l’intérieur, Kei Lam (Steinkis)

Un magnifique récit graphique sur l’immigration et l’identité. L’auteure, née en Chine, est arrivée en France à 6 ans sans savoir qu’elle y passerait toute sa vie. Ce récit personnel présente un regard lucide, une fois adulte, mêlé à sa vision de toute jeune fille, à la découverte de la culture française. De la nourriture, l’apprentissage du Français, l’école français ou la politique, ce livre touche plusieurs éléments qui ont marqués son acclimatation et définit ses origines. Un récit touchant et intelligent, un livre collé et tissé dont chaque détail est appréciable.

(Suggestion de Sandrine Bourget-Lapointe)

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